Le mot d'Edmond

Impressions et bilan perso

16/10/13

D’abord, cette première participation à des Mondiaux (1-10 oct 2013) s’est avérée être une formidable expérience, et je ne puis que souhaiter à chaque escrimeur de bénéficier un jour d’une telle possibilité, même si, comme pour moi, il faut attendre d’être vétéran… Expérience sportive, bien sûr, mais aussi expérience humaine.

C’est en effet l’occasion de rencontrer d’abord les membres de la délégation française (qui comptait une soixantaine de personnes), ensuite des gens de toutes nationalités, en bénéficiant de relations et d’échanges souvent très sympathiques.

Exercice toutefois délicat dans la mesure où je débarquais dans un monde totalement inconnu, à l’exception de deux ou trois Français, comptant plus de 600 participants, dont beaucoup ont déjà eu l’occasion de se rencontrer et de faire connaissance lors de compétitions passées.

Pour la seule compétition de fleuret-vétérans de 70 ans et +, il y avait 38 participants de 21 nationalités différentes ; avec nécessité de parler anglais, sauf sur la piste où la langue d’arbitrage est le français.

Rien à redire à l’accueil. Quant à l’organisation d’ensemble, si dans ses grandes lignes le séjour s’est bien déroulé, j’ai été frappé par la somme de temps perdu, à commencer par d’interminables queues le premier jour pour la vérification du matériel et l’accréditation des participants. Peut sans doute mieux faire !

Concernant ma propre prestation, je reste partagé entre d’une part le très grand plaisir d’avoir été sélectionné et pu participer à une compétition mondiale, avec un résultat très convenable, et d’autre part la grande frustration d’avoir manqué de peu un podium.

Dans la compétition individuelle, ne connaissant personne, et donc encore moins les palmarès des tireurs rencontrés (souvent impressionnants), j’ai abordé ce championnat sans prétention, mais aussi sans appréhension.

Cette relative sérénité (sans compter le soutien de Nils et Audrenn !) a certainement été un facteur primordial dans ma réussite en poules éliminatoires (avec une seule défaite sur 6 assauts), à l’issue desquelles j’étais 1er de ma poule de 7, et globalement 5e sur 38.

N’oublions pas la motivation créée par l’envie de répondre aux soutiens et attentes de la famille et du club !

Et, bien sûr, les utiles conseils qui m’avaient été prodigués, et répétés – et que je me suis efforcé d’appliquer – d’abord par Patrick Dubos, puis par des compétiteurs plus expérimentés.

J’ai ensuite passé deux tours de tableau (le deuxième de façon un peu juste : 10/9 contre un Hongrois, ancien vice-champion olympique !) avant de butter sur un Américain en ¼ de finale (tableau de 8). Et c’est là que je suis très déçu !

Certes, l’adversaire (Ray Sexton) était loin d’être négligeable, avec un abondant palmarès passé.

Mais je le sentais à ma portée.

Deux facteurs principaux ont, je pense, joué en ma défaveur :

- D’abord sa grande expérience, qui lui a permis de mieux gérer la rencontre ;

- Ensuite un facteur plus personnel : je suppose avoir succombé au stress en pensant à l’enjeu (dernier assaut avant le podium) ; avec un résultat catastrophique au niveau de la main qui s’est complètement déréglée (trois touches plaquées, sans compter les non valables…), alors que j’avais bien entamé l’assaut ;

26/09/13 - Le "Quotidien"

Avec à l’issue du match une défaite que je n’ai pas encore digérée, et un classement final un peu moins bon (7e sur 38 ; sans doute une histoire d’indice par rapport aux autres éliminés).

Quant à la compétition par équipes, dont les résultats sont bien décevants, elle ne restera pas dans les annales mais, dans l’ensemble, je n’ai personnellement pas trop démérité.

Chaque équipe comprenait 3 membres, un de chaque catégorie d’âges (50+, 60+ et 70+). Les assauts se déroulaient, en 10 touches (ou moins si le temps imparti, 2 x 3 minutes, s’achevait avant), entre tireurs de même catégorie. La victoire revenait à l’équipe qui avait marqué le plus grand nombre de touches.

Le classement initial des équipes était déterminé par le classement individuel de leurs membres à l’issue des compétitions individuelles. J’étais le mieux classé des trois partenaires, les deux autres ayant fait des contre performances, et se trouvant classés au-dessous de leur niveau potentiel. Nous nous sommes ainsi retrouvés 6e sur 8, d’où un tirage peu confortable dans le tableau immédiatement opérationnel.

Première rencontre contre les américains, qui nous ont battus nettement, ensuite nous avons battu les Japonais (en grande partie grâce au quinquagénaire de l’équipe), avant d’être battus par les Britanniques. Nous sommes finalement restés à la 6e place.

Je ne m’en suis pas trop mal sorti, faisant jeu égal avec l’Américain (5/5), et avec le Japonais (qui a quand même réussi à me surprendre par une flèche à quelques secondes de la fin ; 6/5 pour lui), avant d’être battu honorablement (8/5) par le Britannique.

Assaut correct, mais là pas de regret, j’avais nettement affaire à plus fort que moi (ce dernier adversaire est 2e cette année au fleuret, 1er au sabre) !

Au total, il est clair que la plupart des participants viennent avec l’intention de faire mieux que simplement participer ; beaucoup sont des habitués des circuits nationaux et des rencontres internationales.

Et beaucoup sont montés par le passé sur le podium lors de rencontres à l’échelle continentale (Europe ou autre), mondiale ou olympique !

Le niveau est donc dans l’ensemble assez relevé et je suis finalement content, à la sortie, d’avoir pu atteindre un classement honorable, en portant sans démériter les couleurs franco-réunionnaises !

Les tireurs de l'Espadon pose avec Edmond avant son mondial.

Edmond Grangaud.