Mondiaux a Limoges
Championnats du Monde d’Escrime Vétérans
Limoges - 20 au 25 oct 2015
par Edmond Grangaud
ZISTOIRES LIMOUGEAUDES
Samedi 17 oct 2015
Le voyage avion de l’enregistrement à l’arrivée à Roissy s’est déroulé sans anicroche. Arrivé à Roissy à l’heure (5 h 30) le samedi matin (17oct15) j’ai dû attendre un moment mon train qui partait vers 8 h 30, sans trop me promener, bagages obligent, en veillant sur les susdits bagages. Bien m’en a pris ! Un individu que j’avais vu rôder au voisinage, contemplant les bagages alentour, a décidé que ma valise, bien que petite, était intéressante et lors d’un nouveau passage l’a saisie sans précipitation avant d’amorcer un départ tranquille. Immédiatement interpellé par un délicat « s’il vous plaît », il l’a lâchée avant de s’éloigner toujours aussi tranquillement. J’aurais voulu le prendre en photo mais, le temps de sortir l’appareil et de le revoir dans les encombrements de la gare, je n’ai pu le saisir. Tant pis…
Et c’est donc avec l’intégralité de mes bagages que j’ai pu ensuite monter dans mon TGV direction Angoulême. Oui, il n’y a qu’un train direct Roissy-Limoges, le soir. Jusqu’à Angoulême, pas de soucis. Là, une demi-heure d’attente prévue avant ma correspondance sur Limoges. Oui mais !...
Voilà : il y avait un « mouvement social » de certains agents SNCF. Résultats des retards et des suppressions, dont mon train pour Limoges. Aïe ! À un guichet d’accueil de la clientèle, une charmante dame m’a écouté avec compassion lui exposer mes doléances, tout en m’expliquant que, s’agissant d’un mouvement social, la SNCF n’était pas responsable des problèmes et ne prévoyait aucune liaison de remplacement par car ou taxi. Mais elle m’a gentiment fait un billet de remplacement pour me permettre d’atteindre – peut-être : elle n’avait pas d’informations sur d’éventuelles suppressions sur les autres gares – Limoges, en passant par Bordeaux puis Périgueux (tout à fait direct !) en fin de journée…
Compte-tenu des incertitudes, et me voyant mal passer la nuit à Périgueux, alors qu’une chambre douillette m’attendait à Limoges, j’ai finalement pris un taxi ! Ouille ! Une première insertion dans la ligne budgétaire « divers et imprévus ».
Au moins suis-je arrivé à Limoges à une heure raisonnable, en début d’après-midi, me permettant de m’installer tranquillement dans mon hôtel et de découvrir les lieux et les environs, sans grand attrait étant en bordure sud de la ville. Il s’agissait d’un hôtel « Kyriad », partenaire de la manifestation sportive, ***, sans prétention mais correct. Et j’ai eu la main heureuse dans mon choix, la restauration du matin et du soir sous la forme de buffets en libre service était très bien.
Après installation, bon repas le soir et bonne nuit de repos, j’ai décidé de profiter du dimanche 18/10 pour découvrir le site de la compétition et Limoges. Ayant choisi un hôtel proche du site, je suis parti à pied, dans la fraîcheur automnale découverte dès Roissy ! Brrrr ! Mais pas de pluies pendant le séjour. C’est déjà ça...
J’ai pu trouver facilement le lieu des futurs étripages où toute une équipe finissait l’installation. L’occasion de rencontrer des gens sympathiques qui m’ont fourni plein d’explications sur les lieux avant de m’en fournir sur le moyen d’atteindre facilement le centre-ville par des chemins « de brousse ».
Petite visite de la ville dont une personne à La Réunion m’avait donné une description très négative, probablement en raison d’une période de vie peu agréable. En fait les parties visitées m’ont paru plutôt agréables, avec de jolies maisons à colombages et d’intéressants bâtiments et espaces verts. Enfin, verts… J’ai pu redécouvrir la beauté des couleurs automnales des feuillus.
Bien entendu, l’office de tourisme auquel je me suis rendu était fermé… Pensez, un dimanche d’automne…
Après une bonne excursion et donc une bonne marche, je suis rentré à l’hôtel dans l’après-midi pour y attendre l’arrivée annoncée de mes premiers supporters, en l’espèce ma fille « Kali » et mon petit-fils Aaron. Profitant des vacances scolaires de La Réunion, ils se sont déplacés vers la Métropole.
Le lendemain matin, après un solide petit déjeuner, me voilà parti pédestrement pour la séance de vérification du matériel qui précède systématiquement les compétitions internationales. Le début de l’opération était annoncé à 10 h mais j’y suis allé tôt afin d’éviter les grosses queues connues à Varna et j’ai bien fait : l’équipe d’accueil était déjà en place et j’ai pu passer rapidement pour l’accréditation et le dépôt des équipements, à retirer dans l’après-midi.
L’occasion aussi de rencontrer le responsable de l’équipe de France qui m’a remis le nouveau survêtement officiel, lié à un changement de sponsor.
Par contre, au moment de retirer mon matériel, quelques mauvaises surprises, à commencer par le rejet de ma cuirasse électrique, jugée « oxydée » ! Je l’avais pourtant utilisée sans problèmes avant mon départ de La Réunion et je l’ai réemployée au retour : aucun souci. Mais pas de discussion possible et j’ai dû en passer par l’acquisition (il y a toujours des stands de distributeurs de matériels, qui sont là aussi pour d’éventuelles réparations) d’une nouvelle cuirasse. Ajoutons-y un gant, rejeté parce que les normes ont changé, et une lame, écartée pour un petit défaut d’isolation. Et voilà la rubrique « divers et imprévus » qui a encore sauvagement gonflé ! Grrr ! Et puis l’occasion de découvrir les noms de mes futurs adversaires.
À ce stade, sur la base des résultats aux deux derniers mondiaux (Varna où j’étais et Debrecen qui ne m’a pas vu) j’étais classé 9e sur la liste des 37 participants.
Retour en fin d’après-midi à l’hôtel avec un équipement certifié.
Mardi 20 oct 2015 - Inviduel
C'est le grand jour, me voilà sur le départ, prévu à pied pour ne pas attendre le passage tardif de la navette programmée entre hôtels et site ; mais finalement je suis emmené en voiture par un arbitre belge dont nous avons fait la connaissance à l’hôtel.
Arrivant ainsi assez tôt, j’ai pu m’équiper, rencontrer les autres compétiteurs et me mettre en train tranquillement.
L’arrivée ensuite de ma fille m’a permis d’avoir une
photographe-cinéaste qui a immortalisé le groupe des tireurs de ma poule.
Remarquez au passage que les escrimeurs ont globalement des têtes sympathiques ; l’ambiance est généralement très bonne. Bon, d’accord, ils sont des fois un peu moins sympathiques sur la piste…
Pour plus de détails de la compétition suivre le lien : http://www.engarde-service.com/files/limoges2015/vwch2015/fmc/
L’arbitre aussi était sympathique et à un moment elle s’est gentiment occupée de rajuster ma tenue…
Ensuite les assauts ont commencé et là se situe ma seule vraie déception de la compétition.
Je suis tombé pour mon premier assaut contre le Britannique qui, tout en étant assez bon, était parfaitement accessible. Mais je n’étais pas encore vraiment dans le coup et je me suis laissé surprendre : 5/3. J’étais fâché ! Je me suis rattrapé sur les trois assauts suivants, avant d’être battu, cette fois normalement, par le Hongrois qui a fini premier de la poule, comme on le voit ici.
J’ai donc fini deuxième, devançant « mon » Britannique, mais avec trois victoires et non 4 comme j’aurais pu. Et donc dixième du classement général.
Une victoire de plus aurait pu – sans garantie – changer la suite des évènements en changeant mon classement. Sans garantie en effet, comme j’ai pu le constater avec le Hongrois : 2ème au classement général après les poules, il s’est fait battre en 16ème de finale par un Danois qui n’était que 34ème !
Le Soutien Familliale
Entre-temps, l’arrivée surprise de ma fille aînée m’a fait me retrouver avec un trio d’enthousiastes soutiens qui ont positivement marqué les esprits des autres membres de l’équipe de France, et, par son plus juvénile membre, retenu l’attention de nombre d’autres compétiteurs, les vétérans C étant sans doute pour beaucoup des grands-pères !
Après, il y avait le tableau en élimination directe. Y entrant en 1/16 de finale, je suis tombé sur un bec sous la forme d’un Ouzbek qui a bloqué ma progression… Un tour trop tôt car je n’aurais de toutes façons pas franchi le suivant, représenté par le Russe (Aftandilov) qui allait redevenir, pour la nième fois, champion du Monde.
Et c’est parti ! Pendant le combat, saisis par mon reporter, les Russes (à droite Aftandilov) en train de m’observer ... Cet Ouzbek n’était pas invincible puisque, à l’issue de la première période de la rencontre (2 x 3 minutes) je le menais 3/2.
Mais, durant la minute de récupération, il a bénéficié des conseils d’un groupe de Russes, dont le champion, tandis que je manquais de coach technique. En suite de quoi, devenu plus agressif et efficace, il m’a finalement battu 9/6. Sniff !
Pour moi, l’histoire individuelle s’est donc achevée là, et, au classement final, je ne suis que 18ème sur 37. Ce qui me permet tout de même d’être dans la première moitié de l’élite mondiale… Il faut se consoler comme on peut. Et je suis de loin le premier français en vétérans C, les autres étant 32, 33 et 34ème. Cf. ci-dessous le tableau du classement final.
Lors de la finale du fleuret Vétérans C, le champion russe, Gari Aftandilov, a encore montré sa maîtrise, en battant l’autre finaliste, allemand, 8/0 en 3 minutes
Les trois premières minutes s’étant déroulées sans actions, entraînant leur arrêt pour « non combattivité ».
Jeudi 22 oct 2015 - Par équipe
Passage au centre sportif puis un peu de tourisme urbain.
Mais, pour plus d’infos sur Limoges, je vous renvoie à Google, Wikipedia etc…
L’histoire restait inachevée car la compétition par équipes m’attendait le lendemain, c’est-à-dire le jeudi 22. Avec 9 équipes inscrites, ont été constituées trois poules de trois où chacun rencontrait par deux fois les deux autres représentants de sa catégorie.
Les résultats permettaient un classement à la base du tableau suivant. Avec toujours le soutien vivant de mon fan-club, nous avons affronté d’abord Grande-Bretagne et Russie. Chaque rencontre commence toujours par un salut général suivi d’un échange de petits cadeaux, style pins ou autre des fédérations nationales.
Contre les Britanniques, nous avons été nettement battus. Par contre nous avons frisé l’exploit contre les Russes, étant battus de justesse 29/28.
Cette rencontre m’a donné l’occasion d’affronter le fameux Aftandilov, ce que je souhaitais depuis longtemps avec comme objectif de ne pas être trop ridiculement écrasé.
Objectif atteint, surtout sur la première rencontre terminée 3/1 ; heureux de lui avoir passé une touche et de l’avoir suffisamment embêté pour qu’il ne m’en mette que trois ! Il n’était pas heureux et donnait ensuite l’impression d’avoir des idées de meurtre… Par contre, cet assaut m’a laissé complètement vidé ! Je n’avais jamais ressenti après 3 minutes d’échanges un tel épuisement lié à l’investissement physique et nerveux !
J’ai moins bien résisté sur la deuxième rencontre (7/2) tout en ayant la satisfaction de l’avoir eu deux fois. Bien que battu, cela restera pour moi un bon souvenir. J’ai ensuite eu l’occasion d’échanger avec lui quelques mots de russe ; mais peu, ayant trop oublié cette langue, que j’aime beaucoup, mais apprise il y a trop longtemps et oubliée depuis faute de pratique.
... Et il s’est même montré alors capable de sourire !
Mes soutiens étaient toujours là, intervenant même pour m’aider à m’équiper !
Remarquez au passage le T-shirt « spécial Limoges », idée de Kali, sur lequel l’Espadon n’était pas oublié.
Avec nos deux défaites nous nous sommes retrouvés en fin de classement avec le Canada qui a été notre adversaire suivant. Et nous l’avons battu. Avant de rencontrer l’Allemagne, contre laquelle j’ai laissé la place à mon remplaçant, nouvelle défaite.
Mais si le bilan apparaît ainsi assez négatif, il faut aussi considérer que nous avons en fait rencontré les trois équipes du podium final (Grande Bretagne 1ère, Allemagne 2ème, Russie 3ème). Cela relativise notre contre-performance.
Le voyage de retour s’est déroulé cette fois sans aucun incident.
Cette deuxième participation à un Championnat du Monde – même si le résultat final est en deçà de ce que j’aurais espéré – (Varna m’avait vu aller en ¼ de finale) reste une expérience riche et intéressante, rehaussée cette fois par un brillant soutien familial !